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 [Fiche] Ronsard

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proslim
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MessageSujet: [Fiche] Ronsard   [Fiche] Ronsard EmptyMar 13 Juin - 2:52

Fiche Ronsard :


INTRODUCTION

* Ronsard, fidèle aux poètes antiques mais aussi très influencé par la poésie de Pétrarque qui célébrait Laure : objet de désir et objet réifié.

* Dans cet extrait, ce sonnet qui a fait partie de plusieurs recueils consacrés aux amours, Ronsard célèbre Marie Dupin, jeune paysanne de Bourgueil. Il lui envoie ici un sonnet pour accompagner un bouquet de fleurs. Une nouvelle fois, il associe à la beauté des fleurs l'hommage amoureux, mais aussi la conviction de la brièveté de la vie. Ce poème est constitué de trois phrases, une par quatrain, et une seule pour les deux tercets.

Vers 1 à 4 : Envoi du bouquet et assimilation de la femme aux fleurs.
Vers 5 à 13 : La vision de la mort par anticipation.
Dernier vers : L'invite au Carpe Diem.

* Problématique : dans quelle mesure le thème du bouquet permet une prise de conscience du temps qui passe ?

On pourra analyser successivement :
I. L'envoi du bouquet et assimilation de la femme aux fleurs
II. La vision de la mort par anticipation
III. L'invite au Carpe Diem


I. ENVOI DU BOUQUET ET ASSIMILATION DE LA FEMME AUX FLEURS

1- La relation amoureuse.

Dès le premier « je vous », le poète et la femme qu'il aime se trouvent en scène.
La fin du premier vers “que ma main” fait écho au je initial et accentue le caractère délicat de l’offre.
L’apostrophe “ma Dame” renvoie à la représentation idéalisée de la femme, faisant référence au code amoureux de l’époque. Selon les concepts de l’amour courtois, l’homme est le vassal de sa dame. L’envoi du bouquet de fleurs et les gestes qui l’accompagnent justifient cette soumission amoureuse.

La comparaison de la femme aimée à la fleur est clairement explicitée par la comparaison “et comme les fleurs”. C’est une façon de célébrer la femme comme essence de la beauté de la nature. Echo au vers 6 mis en évidence par le pluriel.
A noter l’adjectif belle comme dernier mot du poème, qui clot l’hommage à la beauté de la femme aimée.

2- La symbolique des fleurs, du cadeau.

Le thème du cadeau est présent dès le premier vers, le bouquet se veut avant tout offrande à cette femme aimée. Voir mise en évidence du mot “bouquet” d’après le rythme du vers. Le cadeau est un cadeau de choix puisque le poète les a “triées” de sa propre main et qu’il a choisi celles qui étaient au mieux de leur forme “épanies”.
Le présent du verbe « envoie » actualise le geste. L’emploi du passé proche “vient de” exprime l’état d’urgence dans lequel se trouve le poète. Le mode de l’irréel “qui ne les eût” renforce le caractère exceptionnel de l’offrance.

Transition : Cassure thématique entre les deux quatrains et les deux tercets : le thème du bouquet qui était fort présent dans les deux quatrains laisse la place au thème du temps.


II. LA VISION DE LA MORT PAR ANTICIPATION

1- Le thème du déclin.

La thématique du bouquet, des fleurs est particulièrement efficace pour représenter le déclin provoqué par le temps.
« Qui ne les eût à ce vêpre cueillies » veut dire "si on ne les eût cueillies ce soir". Le thème du déclin envahit le texte dès la première strophe, le mot « vêpre » est mis en relief par le rejet du participe passé « cueillies » en fin de vers.

vers 8 : L'adjectif « toutes » et l'adverbe « tout » avant « soudain » (v.Cool intensifient l'imminence du déclin. Angoisse du temps qui passe : voir anaphore et répétition “le temps s’en va” aux vers 9 et 10. + allitération en l qui symbolise l’écoulement du temps. L'expression « le temps s'en va » toute constituée de monosyllabes et répétée dans ce même vers a pour effet d'accélérer le rythme. Le temps du présent fait de ce constat à la fois une réalité vécue et une vérité générale.


2- Aboutissement du déclin : la mort.

Si on envisage le déclin jusqu’au bout, il parvient à la mort, déclin suprême.
Au début de ce vers 4, le détachement du participe passé « chutes » qui devance l'auxiliaire « fussent » produit un effet d'accélération. Cet ordre particulier des mots met l'accent sur la chute, la mort des fleurs. Notons enfin les sons "ch" et "f" qui font entendre un chuchotement ici.
La mort est clairement explicitée par le deux verbes “cherront” et “périront” dont le sens est appuyé par la place même dans le vers.
La puissance de la mort est explicitée à travers la métaphore “étendus sous la lame” au vers 11.

L’emploi d’adverbes comme “tôt” ou “soudain” soulignent l’imminence de la mort.

Nous observons également que les deux participes passés « fleuries » et « flétries » (v.6-7) riment ensemble comme pour souligner la proximité qu'il y a de l'épanouissement à la mort. Voir aussi sens de la conjonction de subordination “bien que” qui marque ici la restriction.





III. L'INVITE AU CARPE DIEM

1- Une leçon.
La représentation lucide de la mort donne lieu à une leçon d’épicurisme.

Ce caractère didactique est d’emblée annoncé au vers 5 avec le terme “exemple” et par l’emploi du subjonctif qui revêt une valeru d’ordre moraliste. Au tableau des fleurs (1er quatrain) succède la leçon. Le subjonctif « vous soit » a à la fois une valeur d'ordre et de souhait et l'adjectif « certain » apparaît menaçant : l'adresse à la femme se fait insistante.

Il s’agit en effet d’une vérité incontournable.
L’utilisation de la première personne du pluriel révèle au lecteur qu’il ne s’agit pas d’un cas particulier mais que nous sommes tous concernés.

2- D’épicurisme.
Le raisonnement de Ronsard est souligné dans le dernier vers par la locution “pour ce”, pour cette raison.
La demande d'amour se double d'un conseil d'épicurisme lui-même teinté du sentiment de la précarité de l'existence, de la beauté en particulier, ici marquée par « cependant que ».

Contrairement à la vision des poètes pour lesquels la poésie permet de garder, de conserver l’amour ; ici le terme “nouvelle vient au contraire marquer le fait que la poésie ne permet pas à l’amour de durer.


CONCLUSION

La hantise toute ronsardienne du temps qui passe donne à ce poème dont le thème n'est pas nouveau un caractère authentique de part sa simplicité et son émotion. Ronsard cherche à séduire Marie en lui faisant lucidement partager son angoisse. Le poème prend une profondeur nouvelle quand on songe que Marie mourra jeune.
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